Pierre
Moignard

Pierre Moignard est né en 1961 à Tébessa en Algérie. Il vit et travaille à Paris. Durant ses études, il est influencé par Georges Seurat et Guy Debord comme il sera durablement marqué par l’exposition Édouard Manet au Grand Palais en 1983.

En 1987, il participe à une exposition au Centre Pompidou – musée national d’Art moderne intitulée « Vincent Corpet, Marc Desgrandchamps, Pierre Moignard » qui restera dans les annales comme l’un des derniers scandales artistiques à Paris. Il y présente un grand nombre de tableaux ayant pour prétexte l’iconographie de la Bible. Peints rapidement avec un système de croisillons aux couleurs vives, ces tableaux se voulaient une réponse juvénile et iconoclaste aux pratiques dominantes de l’art de son temps.

En 1990, il s’installe à Paris et entreprend deux séries de tableaux.
La série « (autoportrait) » avec près de trois cents tableaux de petits formats de même taille conçus selon la volonté d’excéder les formes du formalisme, et la série « Compossibles » qui compte quatre-vingts tableaux que la critique rapprochera étrangement de Francis Bacon.

Les « (autoportraits) » sont présentés au Centre Pompidou en 1994 et les « Compossibles » l’année suivante à la galerie Nathalie Obadia.

Durant les années 2000, Pierre Moignard séjourne régulièrement à Venice à Los Angeles où la vision cruelle de homeless couchés sur la plage lui révèle le devenir pictural de ses recherches. Il arpente obstinément cette plage, contrepoint de Las Vegas où il travaille également entre 2006 et 2009, pour saisir la matière filmique de son premier film Who Chooseth Me – Notes for the Merchant of Vegas qui fera l’objet avec ses tableaux de la série « Découverte » d’une exposition au Mamco à Genève en 2010. De 2011 à 2013 Pierre Moignard réalise Holyland Experience. Son deuxième film conjugue de manière savante et carnavalesque la phénoménologie du décor du parc d’attractions d’Orlando consacré à la vie de Jésus et la trame narrative du film Ordet de Carl Dreyer qui est portée par la parole de la figure du Christ incarnée par le fils « fou » Johannes. En 2015, il réalise à Mexico Comment Faire Oxi, film à la recherche nécessaire, improbable et collective de l’art, autour de la question : « C’est quoi l’art pour toi ? » Le déroulement du film, qui conjugue passé et possibles espoirs est coupé en deux par l’effraction de l’événement politique de la crise grecque.

À partir de 2013, Pierre Moignard entreprend simultanément quatre séries de tableaux. La série « Made » conjugue des découpes peintes, prises au Jésus insulté par les soldats de Manet, aux ornements minimalistes des derniers tableaux de Willem de Kooning. Les séries « Who chooseth me » et « Holyland » empruntent aux images de ses propres films. La série « Suite P » s’approprie les graphes aux derniers dessins de Picasso pour les introduire dans un « fond » abstrait déjà peint. Pierre Moignard est convaincu qu’il y a quelque chose de plus intense que la seule volonté d’un auteur. Prendre la chose déjà faite ou la chose déjà là ce n’est donc pas citer, c’est inventer d’autres configurations qui n’ont d’intérêt que si elles ouvrent une perspective sur la réalité extérieure à la peinture. En 2018 la galerie anne barrault consacre une exposition à ses dernières oeuvres sous le titre « Tableaux nouveaux » .

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