Gravure d'après Raymond de La Nézière

2020
Tirage jet d'encre pigmentaires sur papier BFK 300g
50 x 60 cm
Édition de 40 exemplaires + 9 E.A. + 1 H.C.
Signé et numéroté par l'artiste

Cette œuvre présente une illustration exécutée par Raymond de la Nézière de l'épisode célèbre du tableau peint par le faux Boronali en 1910, Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique, non sans adresser un clin d'œil à la Pharmacie de Marcel Duchamp (1945).

Histoire du canular de "Joachim-Raphaël Boronali" au Salon des Indépendants de 1910 :

Cette farce est l'œuvre d'un groupe d'amis parisiens, dans le contexte d'une remise en cause de la valeur d'exposition tant par Marcel Duchamp (son urinoir Fontaine) que par Walter Benjamin et même, avant eux, à la fin du XIXe siècle, le mouvement des Arts incohérents et Alphonse Allais (son Album primo-avrilesque) amateurs de pseudonymes et de caricatures :  parmi eux Frédéric Gérard, patron du cabaret "Le Lapin Agile" à Montmartre, et le journaliste et écrivain Roland Dorgeles.

Boronali est l'anagramme de Aliboron, l'âne de Frédéric Gérard.

C'est l'âne qui, avec les mouvements de sa queue provoqués en lui donnant des carottes, est l'auteur du tableau dont le fond avait été préalablement préparé.

De Boronali, la seule information existante était : "Peintre né à Gênes".

Le tableau fut remarqué au Salon, et le canular fut vite révélé par la presse. Dorgeles s'en était confié au directeur du journal L'Illustration, où le célèbre dessinateur Raymond de La Nézière croqua l'événement.

Dans cette édition, Bertrand Lavier en reprend donc l'image, qu'il inscrit dans l'histoire de l'art, dans son histoire de l'art, en lui adjoignant d'autres échos fameux : les touches rouge et verte font subtilement planer sur l'œuvre l'ombre tutélaire Marcel Duchamp dont elles évoquent la Pharmacie ; et en guise de coucher de soleil sur l'Adriatique, l'âne esquisse un "o" parfait, le célèbre "o de Giotto" repris par le Suisse Olivier Mosset avec son Cercle noir sur fond blanc (1966).