The Window

Né en Suède où il a grandi, d’origine palestinienne, Tarik Kiswanson poursuit un travail sculptural et conceptuel autour du corps, de la matière et de la perception. Tout particulièrement, c’est la rencontre physique entre le spectateur et l’oeuvre qui est au coeur de sa réflexion. Son travail interdisciplinaire englobe la sculpture, l’écriture, la performance, le son et la vidéo. C’est à travers le dialogue entre ces pratiques aux multiples facettes qu’un langage conceptuel distinctif émerge. Généralement produites en laiton ou en acier qu’il polit à l’extrême afin de les rendre réfléchissantes, ses oeuvres accordent un rôle actif au spectateur dans l’activation et la création des pièces. Les notions de déracinement, de régénération et de renouvellement sont des thèmes récurrents dans son oeuvre. Diplômé de la Saint-Martin School de Londres et des Beaux-arts de Paris en 2014, il a été une des figures émergentes de la FIAC 2016. Il a notamment été exposé au Collège des Bernardins en 2016, à la Fondation d’entreprise Ricard en 2018, au Centre Pompidou en 2019, au Carré d’art (Nîmes, 2020), au musée d’art contemporain d’Anvers (2022) et a participé entre autres à la 16ème Biennale d’art contemporain de Lyon (2022).

A propos de ses dessins :
"Depuis plusieurs années, la vision, la naissance, le passage à l'âge adulte, le déracinement et le renouvellement sont des thèmes centraux de mon travail. Je les ai explorés à travers la sculpture, la performance, la vidéo et l'écriture. J'ai récemment commencé à m'entourer d'images du monde naturel. Graines, oiseaux, papillons de nuit et chrysalides, tous symboles de migration et de transformation, sont devenus des motifs centraux de mes œuvres les plus récentes. Oscillant entre des formes énigmatiques rappelant le monde naturel et adoptant une forme plus réaliste et reconnaissable, les dessins sont une constellation d'images évoluant entre abstraction et figuration. Ils font partie de mon enquête permanente sur le corps et sa place dans le monde : sa transformation, sa dissolution, son absence, son renouvellement. Comme s'ils passaient de l'opacité à la lumière, les dessins sont réalisés par l'accumulation de couches de poudre de charbon de bois. Ils demandent beaucoup de travail : chaque fine couche de charbon de bois est appliquée et frottée sur le papier avec des pinceaux afin de créer lentement de multiples densités de lumière et d'obscurité. Certaines d'entre elles représentent des enfants s'attardant au seuil de la visibilité, tandis que d'autres apparaissent comme les contours flous et poudreux de sphères ovoïdes ou de tubes oblongs. Ces organismes-monde et corps-vaisseaux échappent aux coordonnées habituelles de la représentation. Ils se montrent mais semblent insaisissables."
Tarik Kiswanson