Clematis VI - White

2018 
Photographie   
130 x 104 cm
Édition de 3 exemplaires + 1 EA 

La série des plantes reflète le caractère éphémère des choses et le cycle infini de la vie et de la mort. L’observation, à travers des lunettes 3D, de l’apparent enchevêtrement des lignes colorées incarnant les contours d’une feuille pourrie ramène soudainement le chaos à l’ordre, révélant une beauté secrète et inattendue. La série s’inspire de la beauté éthérée des oeuvres de Karl Blossfeldt du début du XXe siècle, ajoutant une nouvelle dimension graphique à l’esthétique réduite des traditionnelles photographies de plantes : la profondeur. Les contours et structures de couleur rouge et cyan, en léger décalage, suscitent la curiosité, mais leur secret stéréoscopique ne sera révélé qu’avec des lunettes 3D, permettant à l’observateur de se plonger dans un nouveau monde illusionniste.
En regardant l’image plane, graphiquement réduite sans l’usage de lunettes, nous en avons une perception plus abstraite et axée sur la texture, tandis que la visualisation 3D nous permet de percevoir le volume et de plonger dans l’image. Le passage d’une vue à l’autre donne lieu à une nouvelle relation émotionnelle, chargée de tension, d’imagination et d’émotion.

"Après plus de vingt ans de travail dans le cinéma en tant que réalisateur et chef opérateur, je me suis passionné pour les projets stéréoscopiques en 2009. J’ai commencé à m’intéresser à ce nouveau format, intrigué par la redéfinition des principes traditionnels de la photographie lorsqu’est prise en compte la troisième dimension.
Je me suis demandé si et comment l’imagerie stéréo pouvait devenir une forme d’art autonome de la photographie contemporaine, quel serait l’impact sur le style, la composition et l’aspect graphique d’une image qui se veut aussi esthétique en 2D qu’en 3D. Et surtout, s’il était possible de dépasser le simple caractère ludique de l’image stéréoscopique en proposant une expérience esthétique totalement nouvelle. Mais l’aspect le plus fascinant est le moment de transformation de l’image plane en sculpture photographique : c’est une véritable invitation au dialogue avec l’image, une expérience interactive vivante pour le regardeur qui remet en question sa façon de voir le monde. Je montrais récemment mon travail à la foire Photo London, quand un spectateur s’est tourné vers moi et m’a dit : « N’estce pas absolument incroyable à quel point le monde est beau en stéréo ? » C’est en réalité ainsi que la plupart d’entre nous voient le monde à chaque minute de notre vie. C’est un cadeau, fascinant et riche. Ce projet est un voyage pour découvrir comment les choses se transforment, lorsqu’on les regarde en « profondeur »".
Sebastian Cramer